La Tabaski : une fête, un fardeau et une fatigue

D’ici quelques jours, la fête de la Tabaski, Aïd el-Kebir, sera célébrée dans le monde entier par les musulmans. Au Sénégal, l’arrivée de cet événement heureux stresse certains pères de famille, à cause des charges familiales. À côté d’eux, beaucoup de femmes demeurent traumatisées face à l’équation de la beauté qu’elles « se doivent » de résoudre le jour-j pour briller et faire briller les yeux des hommes.
Le compte à rebours est lancé, la traversée du désert recommence pour certains hommes avec la Tabaski. En ce moment, les pères de familles voient les dépenses défiler dans leur tête. Attacher un gros bélier dans la cour de la maison, acheter des tissus pour les femmes et les enfants. Sans compter certaines charges supplémentaires, des dépenses à n’en plus finir.
Au pays de la Téranga, pour certaines femmes, maquillage et greffage, sans oublier ongles et cils, sont les priorités pour une Tabaski « validée ». Mais le scénario est tout autre chez les pères de familles. Leur unique souhait, c’est de tenir une corde avec laquelle est attachée un mouton qui bêle et réveille leurs enfants.
Les hommes et femmes célibataires
Les hommes célibataires n’en demeurent pas moins stressés. Etant donné que d’aucuns iront même jusqu’à ignorer leur bien aimée, car, trop de promesses, trop de problèmes. Pourtant, certains tiendront les siennes, il y en a même qui donnent, mais à la fois ils se donnent de l’importance. Ils iront jusqu’à choisir la couleur et le modèle que la femme doit mettre. Cependant, le jour-j, il se pourrait qu’ils n’aperçoivent même pas la silhouette de la négresse. Elles leur posent un lapin parfois. Ils sont comme des sapins de Noël, elles les utilisent juste pour un court laps de temps, pour décorer leur « cœur » .
Les femmes célibataires, elles, profiteront de leur statut de célibat pour « collecter des fonds ». Certaines femmes joueront le rôle d’une entreprise en faillite, et beaucoup d’hommes, sans doute trop ambitieux en amour, seront les investisseurs-salvateurs de ces « entreprises ». Des sociétés qui ne se relèveront sans doute jamais. Car, les femmes sénégalaises pendant les préparatifs de la Tabaski sont insatisfaites. Même braquer une banque ne saurait les satisfaire.
Les enfants, eux, sont innocents : ils riront, crieront. Pour eux, seul mettre des habits neufs est le symbole de cette fête. Et vers la fin de la journée de Tabaski, au moment où tous les enfants feront leur porte à porte pour demander de l’argent aux voisins. Certains parents, qui, soucieux de choyer leur progéniture le jour de la sainte fête, avaient accumulé beaucoup de dettes. Ces dettes qu’ils avaient promis de rembourser le lendemain ou le surlendemain de la Tabaski vont les tourmenter. Elles laisseront apparaître leur visage sinistre. Ils ne pourront même pas débourser un seul billet pour rembourser.
Hélas une seule journée, mille maux.
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