Sénégal : une éducation intoxiquée !

La supposée intoxication alimentaire d’un bon nombre d’étudiants à l’UAD (Université Alioune Diop) de Bambey est aujourd’hui à l’origine d’une vague de manifestations dans presque toutes les universités du Sénégal. Cette intoxication, dont serait victime un étudiant qui a fini par rendre l’âme, le système universitaire du Sénégal en souffre. Et ce, depuis des années.

L’enseignement supérieur, à son plus bas niveau !

Dire que l’enseignement supérieur du Sénégal est dans une situation agonisante serait une information de paille. En vérité, si ce n’est pas le côté social qui est défectueux, le côté pédagogique laisse toujours à désirer. Avec des formations dont la majeure partie est théorique, l’université sénégalaise est devenue un endroit qui rend inutile la quasi-totalité des étudiants. Après l’obtention d’un diplôme durement acquis, s’insérer dans le milieu professionnel devient une traversée du désert pour les étudiants. Etant donné que la pratique n’a pas été au rendez-vous durant leur formation. Ainsi, comment décrocher un premier emploi à la hauteur de ma formation, est devenu une question qui n’a toujours pas eu de réponse probante. L’intoxication de l’enseignement  supérieur s’illustre par beaucoup de faits. Il y a aussi des lacrymogènes tirés à l’intérieur des universités, des jets de pierres, des pneus brûlés dans les « temples du savoir », etc.

Les conséquences

Les problèmes des universités sénégalaise seront là. A moins que des efforts consentis ne soient faits, ils fuseront de toute part. Comme un arbre aux fruits mûrs qui est secoué. D’ailleurs c’est par connaissance à cela que nombreux étudiants ne rêvent que d’une seule chose : prendre le prochain vol pour l’Europe. En effet, le système éducatif ne leur laissent pas le choix. Ils sont des milliers aujourd’hui à vouloir grelotter sous le froid plutôt que de respirer l’odeur des gaz lacrymogènes.

Le pire est que l’Etat sénégalais est impuissant à retenir sa jeunesse qui veut à tout prix fuir cette éducation qui est au bord de l’asphyxie et qui cause par ailleurs un fort taux d’abandon. Aujourd’hui cette affaire d’intoxication est l’arbre qui cache la forêt. En réalité les étudiants du Sénégal vivent pire que l’intoxication alimentaire qui peut tuer sur le coup. Car, à côté, l’intoxication dont souffre le système éducatif est une mort lente pour toute une génération qui peine à atteindre les cimes de la performance. Malheureusement, ce n’est qu’après coup que la jeunesse estudiantine se rend à l’évidence.